GODE MPOY ET LES TROIS SACRILEGES D'UN PROFESSEUR PASTEUR QUI NE CROIT PAS EN LA MONNAIE DE SON PAYS
Dans l’une de ses nombreuses publications dans la presse et via les réseaux sociaux, un professeur pasteur a commis trois sacrilèges en affirmant que (i) le cadre macroéconomique du budget 2026 indique une parité CDF/USD différente du niveau auquel la BCC cristalliserait son taux (de change) ; (ii) le budget perdra des milliards au détriment de la population et (iii) le garant de l’intérêt général devrait mettre fin à ce « foutoir monétaire ».
Face au risque que ce profanateur de la politique monétaire répande ces hérésies au milieu du peuple majoritairement rémunéré en franc congolais et qui est fier de retrouver une monnaie qui protège son pouvoir d’achat, surtout avec la baisse progressive observée des prix des biens et services de première nécessité, il est devenu impérieux de rétablir la vérité. Ceci permettra de dissiper tout malentendu né des prêches manipulateurs basés sur des fausses doctrines économiques qui visent à discréditer la confiance en la monnaie nationale.
Voici les trois sacrilèges de cet expert théorique en fiscalité qui s’improvise en monnaie :
1. 1er sacrilège : oser affirmer que la BCC cristallise son taux (de change). FAUX. Celui-ci est déterminé par la moyenne pondérée des taux appliqués par les banques commerciales et les bureaux de change agréés. Si un enseignant à l’université ignore que dans un régime de change flottant le prix d’une monnaie par rapport à une autre est déterminé par l’offre et la demande, c’est que les apprenants sont en danger.
Point n’est besoin de rappeler que, dans toutes les économies du monde, le taux de change réalisé n'est pas toujours celui fixé dans le cadre macroéconomique. Parmi les raisons de cet écart, l’on cite : la différence de temporalité et l’évolution des hypothèses de départ. Le taux de change du cadrage macroéconomique est une hypothèse prévisionnelle et stable, tandis que le taux réalisé reflète la réalité économique et financière au moment des transactions.
Les écarts entre les deux sont donc inévitables, en raison des fluctuations de marché, des incertitudes économiques, et des choix méthodologiques de cadrage.
2. 2e sacrilège : oser quantifier, sans recul expérimental, la perte que subirait le budget au détriment de la population. FAUX !
En effet, il devrait y avoir, toutes choses restant égales par ailleurs :
- réduction du coût de la dette extérieure et d’autres dépenses libellées en devises : l’appréciation de la monnaie nationale réduit la valeur en monnaie locale de cette dette et des débours liés à des prestations diverses ; cela allège le fardeau budgétaire de l’État et peut permettre de dégager plus de ressources fiscales à affecter à d’autres priorités du Gouvernement, y compris d’ordres économique et social ;
- augmentation du pouvoir d’achat et de la consommation intérieure :
une monnaie plus forte rend les importations moins chères, ce qui peut stimuler la consommation intérieure.
Cette consommation accrue peut entraîner une hausse des recettes fiscales ;
- hausse des investissements étrangers dans des actifs nationaux : l’appréciation du CDF peut attirer des investissements de portefeuille, surtout si elle est perçue comme stable.
Cela peut accroître les recettes fiscales sur les revenus de capitaux, notamment les impôts sur les plus-values ou les dividendes ;
- effet positif sur les recettes fiscales issues des entreprises importatrices : les entreprises qui dépendent de l’import (distribution, électronique, etc.) peuvent voir leurs marges augmenter grâce à des coûts plus bas.
Cela peut se traduire par une augmentation de l’impôt sur les bénéfices ;
- stabilité macroéconomique accrue : un franc congolais fort et stable peut réduire l’inflation importée. Cette stabilité réduit la nécessité pour l’État d’intervenir avec des politiques budgétaires coûteuses ; ce qui améliore sa position fiscale nette.
Ces éléments sont à placer sur la balance avant de s’empresser à avancer des chiffres.
3. 3e sacrilège : oser inviter le garant de l’intérêt général à mettre fin à ce qu’il appelle « foutoir monétaire », s’attaquant à l’indépendance de la BCC.
ABOMINATION !
L’enseignant que plaignent de plus en plus ses étudiants en appelle à la clairvoyante action du Garant de la Nation contre l’indépendance de la Banque Centrale alors que celle-ci est légale et que l’action de l’Autorité monétaire contribue sensiblement à améliorer le pouvoir d’achat du peuple souverain. Il a le culot d’interpeller le peuple qu’il voulait trahir il y a peu, évoquant une éventuelle migration vers le camp de l’ennemi à cause d’un problème personnel. Le peuple n’est pas dupe. Il est informé. Il lui demande de laisser la BCC travailler pour conforter davantage son pouvoir d’achat en stabilisant le niveau général des prix ainsi que le franc congolais, symbole de l’unité nationale.
Correspondance particulière.